Au cours de ces dernières années, nous nous sommes efforcés d’améliorer la gestion des contenus visibles sur YouTube selon quatre principes clés : suppression rapide des contenus ne respectant pas le règlement de la communauté, réduction de la propagation des contenus susceptibles d'enfreindre nos règles, mise en avant de sources fiables pour les actualités, et rémunération des artistes et créateurs de confiance qui font de YouTube un endroit si spécial.

Aujourd’hui, nous introduisons plusieurs changements dans nos règles et nos produits dans le but de mieux lutter contre le harcèlement sur YouTube. Nous examinons de façon systématique l’ensemble de nos règles afin de nous assurer que les contenus que nous supprimons et ceux que nous autorisons le sont selon des critères clairement définis. En matière de harcèlement, nous avons également reconnu plus tôt cette année que nous pouvions faire mieux pour protéger nos créateurs et la communauté.

Le harcèlement nuit à notre communauté : les internautes sont moins enclins à partager leurs opinions et interagir les uns avec les autres. C’est ce que nous ont rapporté de nombreux créateurs, y compris ceux que nous avons rencontrés dans le cadre de la mise à jour de nos règles. Nous avons également fait appel à des experts qui nous ont donné leur point de vue et nous ont épaulés dans ce processus : des organismes qui étudient le cyberharcèlement ou défendent la cause des journalistes et des défenseurs de la liberté d’expression.

Nous réitérons notre engagement à rester une plateforme d’expression libre, où chacun peut prendre part à des débats passionnants et défendre ses idées. Mais nous ne tolérons pas le harcèlement, et nous sommes convaincus que les mesures détaillées ci-dessous nous aideront à mener à bien notre mission: faire de YouTube un endroit plus sûr pour partager son histoire ou ses opinions.

Faire preuve d’une plus grande fermeté face aux menaces et aux attaques personnelles

Depuis toujours, nous supprimons les vidéos qui menacent de manière explicite une personne, révèlent des informations personnelles et confidentielles, ou incitent à harceler quelqu’un d’autre. Avec nos nouvelles règles, nous allons plus loin : nous interdisons non seulement les menaces explicites, mais aussi les menaces voilées ou implicites. Les contenus qui simulent un acte de violence envers une personne ou les paroles qui suggèrent qu’un acte de violence physique pourrait survenir en font partie. Aucun individu ne devrait faire l’objet de harcèlement suggérant de la violence.

Au-delà des menaces, il y aussi les paroles dégradantes qui vont trop loin. Afin d’établir des critères cohérents qui nous permettent de définir les types de contenus non autorisés sur YouTube, nous nous appuyons sur le même système que celui que nous utilisons pour nos règles concernant l’incitation à la haine. Nous n’autorisons plus les contenus qui humilient des personnes en raison de leur appartenance à une origine ethnique, une identité de genre ou une orientation sexuelle. Cette règle s’applique à tous, individus privés, créateurs YouTube et officiels.

Alourdir les conséquences d’un comportement malveillant répété


Certains créateurs ont attiré notre attention sur le fait que le harcèlement prend parfois la forme de comportements inappropriés répétés sur plusieurs vidéos ou commentaires, alors que chaque vidéo prise séparément n’enfreint pas nos règles. Pour faire face à cette situation, nous durcissons le règlement du Programme Partenaire YouTube afin d’être plus sévère envers ceux qui adoptent ce type de comportement malveillant et de récompenser uniquement les créateurs de confiance. Les chaînes qui sont régulièrement à la limite d’enfreindre nos règles concernant le harcèlement seront suspendues, elles ne pourront donc plus gagner d’argent sur YouTube. Nous pourrons aussi supprimer certains contenus si une chaîne harcèle une personne de manière répétée. Si le comportement malveillant persiste, nous pourrons prendre des mesures plus strictes et envoyer des avertissements ou même clôturer la chaîne.

Combattre les commentaires abusifs

La section des commentaires a un rôle important puisque c’est là que les fans interagissent avec les créateurs et entre eux. Mais c’est aussi souvent dans les commentaires que les créateurs et les internautes sont victimes de harcèlement. Ce type de comportement a non seulement une incidence néfaste sur la personne ciblée par le harcèlement, mais est également susceptible d’avoir un impact négatif sur l’ensemble de la conversation.

Pour remédier à cette situation, nous supprimons les commentaires qui enfreignent clairement nos règles (plus de 16 millions au troisième trimestre cette année). Les modifications apportées à nos règles, qui sont décrites plus haut, seront également appliquées aux commentaires. Le nombre de commentaires supprimés devrait donc encore augmenter dans les prochains mois.

En plus des commentaires que nous supprimons, nous aidons aussi les créateurs à mieux gérer les conversations sur leurs chaînes à l’aide de différents outils. Ainsi, lorsqu’un commentaire nous semble potentiellement inapproprié, mais que nous ne sommes pas certains qu’il enfreigne nos règles, nous donnons la possibilité au créateur concerné de l’examiner avant qu’il soit publié sur sa chaîne. Les premiers créateurs à avoir expérimenté cette fonctionnalité ont obtenu des résultats prometteurs : 75 % de signalements en moins de la part des utilisateurs sur les commentaires de leurs chaînes. Plus tôt cette année, nous avons commencé à activer ce paramètre par défaut pour la plupart des créateurs.

Nous continuons d’ajuster nos systèmes pour nous assurer que nous identifions les commentaires véritablement abusifs, et pas tous les commentaires simplement négatifs ou critiques. La semaine dernière, nous avons commencé à activer cette fonctionnalité par défaut sur les principales chaînes YouTube dont les sections de commentaires sont les plus actives, et nous la déploierons sur la plupart des chaînes d’ici la fin de l’année. Soyons clairs : les créateurs peuvent bien évidemment décider de désactiver cette fonctionnalité et, s’ils l’activent, ils gardent le contrôle sur les commentaires faisant l’objet d’un examen. En d’autres termes, ce sont eux qui décident si ces commentaires apparaîtront ou non sur leurs vidéos. Les créateurs peuvent aussi tout simplement ignorer les commentaires en cours d’examen s’ils préfèrent.

Toutes ces modifications nous permettront de mieux protéger la communauté YouTube. Nous nous attendons à ce que certaines décisions fassent l’objet de débats et un processus d’appel est mis à disposition des créateurs s’ils pensent que nous avons fait une erreur en supprimant une vidéo.

Alors que nous mettons en pratique ces nouvelles règles, il est essentiel à nos yeux que YouTube reste un lieu d’expression libre, et nous continuerons pour cela de protéger les discussions traitant de sujets d’intérêt public ou d’expression artistique. Nous pensons également que ces discussions peuvent être menées de manière à inviter à la participation, sans qu’aucune personne ne se sente jamais menacée ou en danger. Nous nous engageons à réexaminer régulièrement nos règles afin de nous assurer qu’elles préservent la magie de YouTube et restent également à la hauteur des attentes de la communauté.


Matt Halprin, Vice President, Global Head of Trust & Safety


YouTube est une plate-forme vidéo ouverte sur laquelle les internautes peuvent mettre en ligne des contenus et les partager avec le monde entier. Cette ouverture offre des opportunités incroyables, mais comporte aussi son lot de défis. En effet, même si nous souhaitons encourager la créativité dans les contenus, nous sommes conscients de l'importance de gérer ces contenus de façon responsable.

Le Règlement de la communauté définit le code de conduite de YouTube, et grâce à un système reposant à la fois sur des technologies et des modérateurs humains, nous réussissons actuellement à supprimer plus de contenus enfreignant nos règles que jamais. Il y aura cependant toujours sur YouTube des contenus qui sont à la limite d’enfreindre nos règles, sans pour autant la franchir. C'est pourquoi depuis deux ans, nous nous efforçons de mettre en avant les contenus qui font autorité sur YouTube, de restreindre la propagation des contenus à la limite d'enfreindre nos règles et des contenus de désinformation potentiellement dangereux. Nous constatons déjà d'excellents résultats et les contenus provenant de sources fiables sont en progression constante sur notre site. Depuis janvier 2019, nous avons procédé à plus d’une trentaine de modifications sur YouTube en vue de limiter les recommandations de contenus à la limite d'enfreindre nos règles et de contenus de désinformation potentiellement dangereux. Résultat : la durée de visionnage de contenus issus de recommandations de chaînes auxquelles les utilisateurs ne sont pas abonnés a chuté de 70 % aux États-Unis[1]. Ainsi, moins de 1 % de la durée de visionnage totale aux États-Unis concerne des contenus provenant de notre système de recommandations[2].

Mettre en avant les sources qui font autorité sur YouTube 
De plus en plus d'internautes accèdent à YouTube pour se tenir informés de l'actualité, ou simplement pour se renseigner sur des sujets qui les intéressent (qu'il s'agisse du réchauffement climatique ou d'une catastrophe naturelle, par exemple). Pour les sujets comme la musique ou le divertissement, les critères de pertinence, de nouveauté et de popularité sont les plus utiles pour cerner les intérêts des internautes. En revanche, l'exactitude et la fiabilité sont des critères clés pour les sujets comme l'actualité, la science et l'histoire. C'est pourquoi la qualité et le contexte de l'information comptent davantage que l'engagement. C'est pour cette raison que nous avons redoublé d'efforts pour mettre en avant les sources qui font autorité en mettant en place un nouvel ensemble de fonctionnalités afin de répondre à ce défi de façon globale :


  • Mettre en avant dans nos systèmes les sources qui font autorité: en 2017, nous avons commencé à donner la priorité à des sources d'actualité telles que CNN, Fox News, Jovem Pan, India Today et The Guardian dans les résultats de recherche concernant l'actualité et l'information en général ainsi que dans la section "Vidéos à regarder ensuite". Imaginons que vous souhaitiez vous informer sur un événement présentant un intérêt médiatique tel que le Brexit par exemple. Bien que ce chiffre puisse légèrement varier, en moyenne, 93 % des vidéos présentées dans les dix premiers résultats mondiaux viennent de chaînes fiables. La fiabilité est également importante pour les thèmes récurrents sur lesquels la désinformation est courante, comme la vaccination. Dans ces cas de figure, nous nous efforçons de mettre en avant les vidéos d'experts (issus des établissements publics de santé, par exemple) dans les résultats de recherche. Des millions de requêtes de recherche sont désormais traitées de cette manière, et nous étendons continuellement cette fonctionnalité à de nouveaux sujets et pays.



  • Fournir plus rapidement des renseignements fiables pour les alertes infos: plus un événement fait la une de l'actualité, plus il est essentiel que les informations le concernant soient fiables. Toutefois, la production de vidéos de qualité présentant des faits vérifiés peut prendre du temps, surtout quand les événements évoluent rapidement. Nous avons donc commencé à intégrer des aperçus d'articles dans les résultats de recherche sur YouTube, accompagnés d'une note rappelant que les sujets d'actualité peuvent évoluer rapidement. Nous avons également créé les sections "Actualités" et "Alerte info" pour mettre en avant le journalisme de qualité. Rien que cette année, le visionnage de contenus sur les chaînes de partenaires de presse fiables a augmenté de 60 %.



  • Fournir du contexte aux utilisateurs: parfois, une vidéo seule ne permet pas aux internautes de se faire une idée claire des contenus qu'ils regardent. Nous voulons nous assurer que les personnes qui regardent des vidéos sur des sujets qui font souvent l'objet de désinformation bénéficient d'éléments complémentaires pendant le visionnage. Pour ce faire, nous avons mis en place un système de panneaux d'information pour accompagner différents types de contenus dont les thèmes, qui concernent aussi bien des thèmes généraux que l'actualité, font souvent l'objet de désinformation. Ces panneaux peuvent également fournir des informations sur l'éditeur du contenu. Par exemple, quand un internaute regarde une vidéo qui invite à ne pa se vacciner contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, nous affichons des panneaux d'information qui fournissent davantage de contexte scientifique et des liens vers des sources tierces. Si un internaute regarde des vidéos concernant l'actualité mises en ligne par un média de service public ou financé par un gouvernement, nous affichons sous la vidéo un message informatif à propos de la source. Depuis juin 2018, ces panneaux d'information ont enregistré plus de 3,5 milliards d'impressions et nous sommes en train d'étendre ce système à de plus en plus de pays.


Restreindre la propagation de contenus à la limite d'enfreindre nos règles et de contenus de désinformation potentiellement dangereux
Les contenus qui sont à la limite de ne pas respecter le règlement sans pour autant la franchir représentent moins de 1 % des contenus regardés sur YouTube aux États-Unis. À titre de comparaison, les vidéos de méditation (une catégorie assez restreinte) enregistrent une durée de visionnage quotidienne plus élevée que celle enregistrée par les contenus à la limite d'enfreindre le règlement et les contenus de désinformation dangereux réunis. Cela dit, même ce pourcentage peut paraître infirme, c'est encore trop. En janvier, nous avons annoncé que nous allions commencer à réduire la fréquence de recommandation de ces types de contenus. Nous poursuivons nos efforts, et nous proposons maintenant cette fonctionnalité dans d'autres pays que les États-Unis, parmi lesquels l'Afrique du Sud, l'Irlande, le Royaume-Uni, mais aussi des pays non-anglophones comme le Brésil, la France, l’Allemagne, le Mexique ou l’Espagne.

Comment procédons-nous ? Difficile de déterminer ce que sont des contenus de désinformation dangereux ou des contenus à la limite d'enfreindre le règlement, surtout au vu de la grande diversité des vidéos disponibles sur YouTube. Pour juger de la qualité, nous nous appuyons sur les commentaires d'évaluateurs externes situés dans le monde entier. Ces évaluateurs basent leurs choix sur des consignes consultables par tous. Jusqu'à neuf personnes peuvent donner leur avis sur chaque vidéo. Certaines vidéos traitant de sujets sensibles sont soumises à l'évaluation d'experts certifiés. Par exemple, pour limiter la propagation d'informations médicales erronées, des médecins donnent leur avis sur la validité de vidéos à propos de traitements médicaux spécifiques. Les commentaires des évaluateurs servent ensuite à alimenter les modèles de nos systèmes éprouvés de machine learning. Ces modèles permettent ensuite d'analyser des centaines de milliers d'heures de vidéos chaque jour afin d'identifier et de limiter la propagation de contenus à la limite d'enfreindre le règlement. Au fil du temps, la précision de ces systèmes va continuer à s'améliorer.

Nous ne ménageons pas nos efforts. Nous étudions actuellement plusieurs pistes pour faire appel à des chercheurs externes afin d'analyser nos systèmes et nous allons continuer à investir en vue de renforcer les équipes et de mettre au point de nouvelles fonctionnalités. Nous tenons plus que tout à être à la hauteur de nos responsabilités. Nous nous efforçons de trouver un juste équilibre entre le fait permettre à une grande diversité de voix de se faire entendre sur YouTube (même si elles ne font pas toutes l'unanimité) et celui de protéger les spectateurs, les créateurs et l'écosystème dans son ensemble contre les contenus dangereux.
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"Les contenus à la limite d'enfreindre le règlement représentent moins de 1 % de l'ensemble des vidéos consultées sur YouTube."

[1] Chiffre basé sur la moyenne de 28 jours du 17/09/19 au 14/10/19, en comparaison avec les résultats de nos premières actions sur ce type de contenu en janvier 2019.

[2] Durée de visionnage aux États-Unis de contenus issus de recommandations de chaînes auxquelles les utilisateurs ne sont pas abonnés.

Au cours des dernières années, nous avons redoublé d’efforts pour assumer nos responsabilités tout en préservant le pouvoir d’une plate-forme ouverte. Notre travail a été organisé autour de quatre principes:


Dans les prochains mois, nous fournirons plus de détails sur les travaux mis en oeuvres pour soutenir chacun de ces principes. Ce premier projet portera sur Supprimer. Nous supprimons les contenus préjudiciables depuis le lancement de YouTube, mais notre investissement dans cette tâche s'est accélérée ces dernières années. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de nos améliorations les plus importantes depuis 2016. Grâce à ce travail, au cours des 18 derniers mois, nous avons réduit de 80% le nombre de vues sur des vidéos supprimées pour violation de nos règles. Et nous voulons aller encore plus loin.


Développement de politiques pour une plate-forme mondiale


Avant de supprimer les contenus qui enfreignent nos règles, nous devons nous assurer que la distinction entre ce que nous supprimons et ce que nous autorisons est bien établie - dans le but de préserver la liberté d'expression, tout en protégeant et en encourageant un environnement dynamique. communauté. Pour cela, nous disposons d’une équipe dédiée à l’élaboration de règles qui examine systématiquement toutes nos conditions d’utilisation pour s’assurer qu’elles sont à jour, favorisent un environnement sécurisé pour notre communauté, sans entraver la liberté d’expression de YouTube.

Après avoir examiné une politique, nous découvrons souvent que des changements fondamentaux ne sont pas nécessaires. Mais nous trouvons également des domaines où nos règles sont vagues ou troublantes pour la communauté. Par conséquent, de nombreuses mises à jour sont en réalité des clarifications de nos règles existantes. Par exemple, plus tôt cette année, nous avons fourni plus de détails sur le moment où nous considérons qu'un «défi» est trop dangereux pour YouTube. Depuis 2018, nous avons apporté des dizaines de mises à jour concernant l’application de nos règlements, dont beaucoup d’éclaircissements mineurs, mais certains plus significatifs.

Pour certains problèmes particulièrement complexes, nous pouvons passer plusieurs mois à élaborer une nouvelle politique. Pendant ce temps, nous consultons des experts externes et les créateurs YouTube pour comprendre les lacunes de notre politique actuelle et pour tenir compte des différences régionales afin de nous assurer que les modifications proposées peuvent être appliquées de manière équitable dans le monde entier.

Notre mise à jour concernant les discours de haine a représenté un changement fondamental dans nos politiques. Nous avons passé des mois à élaborer cette nouvelle politique avec soin et à collaborer avec nos équipes pour créer les formations et les outils nécessaires à son application. La stratégie a été lancée au début du mois de juin. Au fur et à mesure que nos équipes examineront et supprimeront davantage de contenu, conformément à la nouvelle politique, notre système de détection grâce à nos technologies d’apprentissage automatique s’améliorera en parralèle. Bien que l’adoption d’une nouvelle politique puisse prendre plusieurs mois, l’impact profond de la mise à jour de notre politique en matière de discours de haine est déjà visible dans les données publiées dans le rapport sur l’application des directives communautaires de ce trimestre:


L’augmentation du nombre de suppressions est due en partie à la suppression d'anciens commentaires, vidéos et chaînes précédemment autorisés. En avril 2019, nous avons annoncé que nous travaillions également à la mise à jour de notre politique en matière de harcèlement, y compris le harcèlement de créateur à créateur. Nous partagerons nos progrès sur ce travail dans les mois à venir.

Utilisation de machines pour signaler un contenu incorrect

Une fois que nous avons défini une politique, nous nous appuyons sur une combinaison d’humains et de technologie pour signaler le contenu à nos équipes de modération. Nous utilisons parfois des hashes (ou «empreintes digitales numériques») pour capturer des copies de contenus identifiés comme indésirables avant qu'elles ne soient mises à la disposition des utilisateurs. Pour certains contenus, tels que des images d'abus sexuels sur des enfants (CSAI) et des vidéos de recrutement de terroristes, nous contribuons aux bases de données de hashes partagées du secteur afin d'augmenter le volume de contenu que nos machines peuvent capturer lors du téléchargement.

En 2017, nous avons élargi notre utilisation de la technologie d'apprentissage automatique pour détecter un contenu potentiellement non-conforme, et le soumettre à une révision humaine. L'apprentissage automatique est bien adapté à la détection de motifs, ce qui nous aide à trouver un contenu similaire (mais pas exactement identique) à un autre contenu que nous avons déjà supprimé, même avant sa visualisation. Ces systèmes sont particulièrement efficaces pour signaler des contenus qui se ressemblent souvent - tels que du spam ou du contenu réservé aux adultes. Ces technologies peuvent également nous aider à signaler les discours de haine et autres contenus violents, mais ces catégories dépendent fortement du contexte et soulignent l'importance de l'examen humain pour prendre les décisions nécessaires. Néanmoins, plus de 87% des 9 millions de vidéos que nous avons supprimées au deuxième trimestre de 2019 ont été signalées pour la première fois par nos systèmes automatisés.

Nous investissons beaucoup dans ces systèmes de détection automatisés et nos équipes d’ingénierie continuent de les mettre à jour et de les améliorer en permanence. Par exemple, une mise à jour de nos systèmes de détection de spams au deuxième trimestre 2019 a entraîné une augmentation de plus de 50% du nombre de chaînes que nous avons supprimées pour violation de nos politiques.

Supprimer le contenu avant qu'il ne soit largement vu

Nous nous efforçons de faire en sorte que les contenu qui enfreignent nos règles ne soient pas largement lu, voire pas du tout, avant d'être supprimé. Comme indiqué ci-dessus, les améliorations apportées à nos systèmes de modération automatisés nous ont permis de détecter et d'analyser ces contenus avant même que ceux-ci ne soit signalés par notre communauté d’utilisateurs. Par conséquent, plus de 80% de ces vidéos signalées automatiquement ont été supprimées avant d'avoir reçu une seule vue au deuxième trimestre de l'année. 2019.

Nous reconnaissons également que le meilleur moyen de supprimer rapidement du contenu est d’anticiper les problèmes avant qu’ils ne surgissent. En janvier 2018, nous avons lancé Intelligence Desk, une équipe qui surveille l'actualité, les médias sociaux et les rapports des utilisateurs afin de détecter les nouvelles tendances en matière de contenu inapproprié, et veille à ce que nos équipes soient prêtes à les traiter avant qu'elles ne prennent trop d’ampleur.

Nous sommes déterminés à continuer de réduire l'exposition des utilisateurs aux vidéos qui enfreignent nos règles. C’est pourquoi, au sein de Google, nous avons demandé à plus de 10 000 personnes de détecter, d’afficher et de supprimer les contenus non conformes à nos règlements. En raison de notre capacité à supprimer rapidement ce contenu, les vidéos qui enfreignent nos règles génèrent une fraction de pour cent des vues sur YouTube.

Par exemple, les 30 000 vidéos que nous avons retirées de YouTube pour discours de haine au cours du dernier mois n’ont généré que l’équivalent de 3% des vues enregistrées par les vidéos de tricot au cours de la même période.

La semaine dernière, nous avons mis à jour notre rapport trimestriel détaillant les nombreuses actions mises en oeuvre pour garantir l’application de notre règlement de la communauté. Ce rapport montre à quel point la technologie utilisée au cours des dernières années nous a permis de supprimer les contenus préjudiciables sur YouTube plus rapidement que jamais. Il souligne également que l'expertise humaine reste un élément essentiel dans les efforts mis en œuvre, alors que nous travaillons à l'élaboration de politiques réfléchies, à la révision du contenu avec soin et au déploiement responsable de notre technologie d'apprentissage automatique.


Chers créateurs(trices) et artistes,

Comme chaque trimestre, j'aimerais prendre le temps de réfléchir à mes priorités et à la façon dont je peux contribuer à votre réussite sur YouTube. Au lieu de passer en revue les moments marquants et moins marquants de ce trimestre comme nous le faisons habituellement, je voudrais aborder rapidement un sujet très important pour moi personnellement et pour l'avenir de cette plate-forme : le principe d'ouverture et la façon de le concilier avec notre devoir de protection de la communauté.

YouTube est fondé sur le principe d'ouverture, et c'est sur cette base que des millions de créateurs contribuent au développement d'une économie créative dans le monde entier. Toutefois, l'ouverture apporte avec elle son lot de défis. Pour cette raison, nous avons établi des règles que nous mettons à jour constamment, comme nous l'avons fait tout récemment pour ce qui concerne l'incitation à la haine et le harcèlement. Quand vous créez un espace permettant à de nombreux points de vue de s'exprimer, certaines personnes enfreindront les règles. Certains mauvais acteurs essaieront d'exploiter la plate-forme à leur avantage, même si nous investissons dans des systèmes pour les en empêcher. À mesure que de nouveaux problèmes apparaissent, un nombre grandissant de décideurs politiques, de journalistes et d’experts remettent en question l'utilité, voire la viabilité, d'un site tel que YouTube, qui laisse la parole à chacun.

Malgré ces problématiques, j'estime qu'il est plus important que jamais de maintenir une plate-forme ouverte.

Premièrement, l'ouverture est source d'opportunités. Les créateurs actuels sont de véritables entreprises médiatiques nouvelle génération, qui contribuent aux économies locales et mondiales et créent des emplois. Ainsi, la Suédoise Simone Giertz, passionnée de robotique, et la vlogueuse non-voyante Molly Burke, qui traite de sujets liés au style de vie, sont à la fois peu conventionnelles dans leur manière de susciter l'intérêt et négligées par les médias traditionnels. Elles connaissent pourtant un énorme succès sur YouTube : elles gèrent des entreprises, vendent des produits, créent des emplois et génèrent une réelle valeur économique dans leur communauté. De leur côté, Laura Vitale, Sallys Welt et la créatrice de la chaîne Helen's Recipes ont transformé leur passion pour la nourriture en travail à temps complet, avec des chaînes à succès, des livres de cuisine et bien d'autres choses. Et elles sont loin d'être des cas isolés. Un rapport de la Ryerson University révèle que les créateurs YouTube ont créé 28 000 emplois à temps plein rien qu'au Canada, et que 20 % des créateurs canadiens éligibles procurent un emploi à d'autres personnes. Dans le monde entier, des milliers de chaînes génèrent un revenu dépassant 100 000 $ par an, et ce nombre continue d'augmenter de 40 % d'année en année.

Deuxièmement, l'ouverture contribue à renforcer les liens au sein d'une communauté. Sur une plate-forme ouverte, une expérience partagée peut rassembler les gens de manière étonnante. Par exemple, la Néo-zélandaise Ryleigh Hawkins a lancé sa chaîne, Tourettes Teen, pour sensibiliser le public au quotidien d'une personne atteinte du syndrome de la Tourette. Ses vidéos instructives, joyeuses et humoristiques lui valent des fans dans le monde entier. En outre, grâce à elles, des personnes isolées du fait de la maladie peuvent trouver un réconfort en sachant qu'elles ne sont pas seules. Autre exemple : les adolescents partagent des vidéos sur les refus d'admission dans un établissement de cycle supérieur, très utiles pour aider les jeunes à comprendre que n'importe qui peut traverser ces moments douloureux et rebondir.

Enfin, l'ouverture favorise l'apprentissage. En tant que fille de professeur adepte de l'apprentissage continu, je suis particulièrement inspirée par la façon dont des Edutubers tels qu'Origin of Everything, Manual do Mundo, Eddie Woo et Excel is Fun transforment YouTube pour en faire la plus grande salle de classe du monde. Chaque fois que je rencontre une nouvelle personne et que je lui pose des questions sur YouTube, elle me raconte une anecdote sur ce que le site lui a appris, qu'il s'agisse d'un étudiant ayant réussi à faire un devoir de maths, d'une mère ayant réparé une porte de garage ou d'un employé ayant acquis de nouvelles compétences professionnelles.

Soyons clairs, rien de tout cela n'est possible sans ouverture. En l'absence d'un système ouvert, quelqu'un choisit les gens qui peuvent partager leurs expériences, et les personnes à qui l'on donne la parole ressemblent bien souvent à celles qui l'ont déjà. Ce petit entrepreneur qui cherche à partager sa passion pour la fabrication des savons ne verra jamais son activité décoller. Cette adolescente victime de harcèlement ne parviendra pas à trouver une communauté qui lui ressemble et la soutient (comme avec le projet It Gets Better). Cette personne curieuse et passionnée d’astronomie n'aura probablement aucune chance de visionner des vidéos sur ce sujet.

Défendre le principe d'ouverture n'est pas chose facile. Cela signifie parfois conserver des contenus non conventionnels, sujets à controverse, voire choquants. Selon moi, c'est en échangeant une grande variété de points de vue que notre société peut devenir plus forte et mieux informée, même si nous sommes totalement en désaccord avec certains d'entre eux. La défense de ce principe d'ouverture dépend en grande partie des mesures que nous prenons pour promouvoir une communauté responsable, et pas simplement d'un règlement permettant la diversité des discours. Comme je l'ai souligné à plusieurs reprises cette année, cette responsabilisation représente pour moi une priorité absolue. Une approche responsable de la gestion des contenus diffusés sur notre plateforme contribue à protéger nos utilisateurs et nos créateurs, dont vous faites partie. Elle signifie également que nous pouvons continuer à cultiver tous les avantages que procure une plate-forme ouverte.

Les contenus problématiques représentent moins de 1 % des vidéos diffusées sur YouTube, et nous travaillons constamment pour réduire cela davantage. Pourtant, même dans une proportion aussi faible, ils ont un impact extrêmement important, non seulement parce qu'ils peuvent nuire à nos utilisateurs, mais également parce qu'ils entraînent une perte de confiance dans ce modèle ouvert qui a permis l'essor de votre communauté créative. Certains estiment que si nous hésitons parfois à prendre des mesures à l'encontre de certains contenus, c'est parce que nous en tirons profit. C'est tout simplement faux. L'insuffisance des mesures prises sur le long terme entraîne au contraire une perte de confiance chez nos utilisateurs, nos annonceurs et nos créateurs (c'est-à-dire vous). Et nous avons besoin de cette confiance.

C'est pour cette raison que nous avons beaucoup investi ces dernières années dans les équipes et les systèmes qui protègent YouTube. Notre approche de la responsabilité est basée sur la règle des quatre R :
  • Nous RETIRONS le plus rapidement possible tout contenu qui enfreint notre règlement. De même, nous cherchons en permanence à rendre nos règles plus claires et plus efficaces, comme nous l'avons fait cette année concernant les canulars et les défis, la sécurité des enfants et l'incitation à la haine. Notre objectif est d’être réfléchi lorsque nous effectuons ces mises à jour et nous consultons un large éventail d’experts pour éclairer notre réflexion. Par exemple, nous avons discuté avec des dizaines d’experts lors de la création de nos nouvelles règles relatives aux discours de haine. Nous faisons également un rapport trimestriel sur les retraits que nous effectuons. J'apprécie par ailleurs que des créateurs nous avertissent lorsque certaines règles ne fonctionnent pas pour leur communauté. Nous avons bien compris que le harcèlement entre créateurs est un sujet qui nécessite une mise au point. J'ai indiqué dans ma dernière lettre que nous allions examiner cette question. Nous pourrons vous en dire plus au cours des prochains mois.
  • Nous mettons en avant des sources qui font RÉFÉRENCE afin de présenter des informations fiables aux internautes, en particulier à l'occasion de faits d'actualité majeurs. Les rubriques “Top news” et “Breaking News” sont disponibles dans 40 pays et nous continuerons d’augmenter ce nombre.
  • Nous RESTREIGNONS la propagation des contenus qui présentent une ambiguïté par rapport à nos règles. Aux États-Unis, où nous avons modifié les modalités de recommandation en début d'année, nous avons déjà constaté une baisse de 50 % du nombre de vues issues des recommandations relatives à ce type de contenu, ce qui signifie que les contenus de qualité sont plus susceptibles d'être mis en valeur. Nous avons par ailleurs commencé à expérimenter ces nouveautés en Afrique du Sud, en Irlande, au Royaume-Uni et sur d'autres marchés anglophones.
  • Nous avons défini des critères plus restrictifs pour la sélection des chaînes pouvant générer des revenus sur notre site. Nous RÉCOMPENSONS ainsi les créateurs fiables et éligibles. Tous les contenus autorisés sur YouTube ne sont pas nécessairement en adéquation avec l'image que les annonceurs souhaitent donner à leur marque. Nous devons nous assurer qu'ils se sentent à l'aise avec les contenus sur lesquels leurs annonces s'affichent. C'est également pour cette raison que nous proposons aux créateurs de nouvelles sources de revenus telles que Super Chat et les souscriptions. Des milliers de chaînes ont plus que doublé leur revenu total sur YouTube en utilisant ces nouveaux outils en plus de la publicité.
Les histoires que me racontent des créateurs tels que vous m'inspirent chaque jour. La communauté que vous avez créée est la preuve éclatante qu'en partageant un grand nombre d'idées, Internet peut contribuer à un monde meilleur. Vous avez construit quelque chose d'incroyable. C'est notre mission de trouver le juste équilibre entre ouverture et responsabilité, afin que les générations futures de créateurs et d'utilisateurs puissent suivre le même chemin.


Susan Wojcicki


Chers créateurs et artistes,

Difficile de croire que nous ne sommes qu'en mai, compte tenu de tout ce qui a déjà été accompli cette année. Notre communauté mondiale de créateurs a atteint de nouveaux sommets de créativité. Vous avez une fois de plus démontré que vous êtes le cœur de YouTube. Cependant, nous avons aussi été confrontés à d'immenses défis. Étant donné l'ampleur et la portée de YouTube, il est crucial pour nous d'agir de façon responsable en tant que plate-forme.

1. Assumer nos responsabilités

Il s'agit de ma priorité absolue. Nous cherchons constamment l'équilibre entre ouverture de la plate-forme et application du règlement de la communauté. Or, nous avons dû prendre des mesures plus drastiques afin de résoudre un certain nombre d'incidents préoccupants survenus ces derniers mois.

En février, nous avons annoncé la suspension des commentaires sur la plupart des vidéos YouTube où figurent des mineurs. Cette mesure vise à protéger les enfants des commentaires de prédateurs. Quelques chaînes disposant de la main-d'œuvre nécessaire pour modérer activement les commentaires et prendre des mesures supplémentaires afin de préserver les mineurs en ont été exemptées. Nous savons que les commentaires sont essentiels pour vous. J'entends chaque jour des créateurs me dire combien ils sont utiles pour interagir avec les fans, connaître leur avis et adapter leurs prochaines vidéos en conséquence. Je suis également consciente que cette mesure a touché de nombreux créateurs qui n'avaient commis aucun tort (des professionnels comme de jeunes utilisateurs ou des parents publiant des vidéos de leurs enfants). Nous avons tout de même pris cette décision, car nous estimons que la protection des enfants sur notre plate-forme est notre principe directeur le plus important.

Le mois suivant, nous avons pris des mesures sans précédent en réaction à la tragédie de Christchurch. Nos équipes se sont immédiatement mobilisées pour supprimer tout contenu non conforme sur YouTube. Afin de lutter contre la mise en ligne d'un énorme volume de vidéos contenant des images violentes, nous avons décidé d'interrompre temporairement certains de nos processus et de nos fonctionnalités. Par conséquent, plusieurs vidéos qui n'enfreignaient pas réellement le règlement de la communauté, y compris un petit nombre de vidéos d'actualités et de commentaires, ont été désactivées et exclues de la plate-forme (jusqu'à ce que leurs propriétaires fassent appel et qu'elles soient réintégrées). Mais compte tenu des enjeux, il s'agissait là aussi d'un compromis que nous avons jugé nécessaire. Au lendemain d'attentats dévastateurs au Sri Lanka, nos équipes ont encore travaillé sans relâche pour s'assurer que tous les contenus non conformes avaient bien été supprimés. Dans les deux cas, nos systèmes ont permis de diffuser des informations fiables tout en limitant la propagation de discours haineux et la désinformation.

Ces questions ont également été au cœur des préoccupations des décideurs politiques, des membres de la presse, des responsables de marques et des annonceurs publicitaires que j'ai rencontrés lors de récents voyages à Washington et en Asie. Je les ai informés des mesures que nous avons prises en matière de responsabilité. J'en ai également profité pour saluer votre remarquable talent et l'importance de l'économie des créateurs. Vous avez contribué à la transformation radicale du paysage médiatique. Nous sommes passés d'une poignée de réseaux de diffusion à des millions de chaînes qui tissent des liens profonds avec les internautes. Vos vidéos ne touchent pas seulement des personnes. Elles ont également créé de nouveaux emplois et la prochaine génération de sociétés de médias.

2. Encourager la réussite des créateurs et des artistes

Partout où je vais, j'essaie de rencontrer des créateurs. J'ai récemment échangé avec plusieurs d'entre eux au Japon et en Inde. J'ai également réalisé des vidéos avec Korea Grandma à Séoul et Prajakta Koli, alias MostlySane, à Mumbai. De retour aux États-Unis, j'ai pu échanger très sincèrement avec Shane Dawson, James Charles, Collins et Devan Key, Ethan et Hila Klein et Safiya Nygaard. C'est un réel plaisir de voir à quel point tous ces créateurs sont profondément investis dans YouTube.


Les retours que j'ai recueillis lors de ces échanges étaient particulièrement intéressants. Les créateurs ont indiqué vouloir davantage de clarté autour du règlement de la communauté et des règles relatives aux contenus adaptés aux annonceurs, afin que la monétisation et le système de recommandations de la plate-forme soient plus prévisibles pour eux. Ils demandent par ailleurs une meilleure représentation des créateurs dans l'onglet "Tendances". Ils se disent également agacés par les réclamations pour atteinte aux droits d'auteur pour des contenus qui durent moins de 10 secondes ou sont diffusés accidentellement. Enfin, les créateurs m'ont alertée sur l'intensification du harcèlement en ligne par d'autres créateurs et sur la nécessité d'y remédier.

J'aimerais aborder ces problèmes un par un. Premièrement, nous prévoyons de détailler davantage nos règles afin que les créateurs puissent prendre les meilleures décisions concernant leurs contenus. Notre programme pilote d'auto-certification illustre bien l'importance de cette mesure. Grâce à ce programme, les créateurs peuvent indiquer eux-mêmes si leur vidéo est conforme aux règles relatives aux annonces et ainsi renforcer la confiance sur laquelle nos systèmes se basent. Cela permet aux créateurs de mieux comprendre nos consignes, et d'obtenir des résultats plus clairs pour eux et pour les annonceurs. Nous avons déjà déployé ce programme pilote sur plus de 1 000 chaînes, et j'espère que nous trouverons un moyen de le rendre disponible pour un plus grand nombre de chaînes monétisées. En ce qui concerne la monétisation, nous poursuivrons nos efforts afin d'améliorer la précision des classificateurs représentant les consignes relatives aux contenus adaptés aux annonceurs. Nous savons que ce point est important pour l'ensemble des créateurs. Depuis janvier, nous avons déjà augmenté la précision des classificateurs de 25 %.

Concernant l'onglet "Tendances", certains créateurs nous ont dit qu'il ne semble pas refléter ce que les internautes regardent sur la plate-forme et que ce sont toujours les mêmes profils de créateurs qui y figurent. N'oubliez pas que les tendances ont pour but de montrer des contenus susceptibles d'intéresser un large éventail de spectateurs. Nous sommes donc particulièrement vigilants quant à la sécurité de ces vidéos. Nous nous assurons qu'elles ne contiennent pas de contenu réservé à un public averti ni de grossièretés. Les vidéos éligibles sont ensuite classées selon la rapidité avec laquelle elles génèrent des vues. Nous avons toutefois la volonté de mieux mettre en avant nos créateurs. Notre objectif est qu'au moins la moitié des vidéos figurant dans l'onglet "Tendances" soient diffusées par des YouTubeurs (le reste provenant de la musique et des médias traditionnels). Nous sommes déjà en bonne voie vers ce but et souhaitons aller encore plus loin. Nous voulons également promouvoir différents profils de créateurs. Par ailleurs, nous continuerons de renforcer nos initiatives "Créateur à découvrir" et "Créateur de jeux à découvrir".

Nous avons également constaté que notre système de revendications manuelles était de plus en plus utilisé pour des contenus très courts (parfois d'une seconde seulement) ou diffusés accidentellement, par exemple lorsqu'un créateur passe devant un magasin qui diffuse de la musique pendant quelques secondes. Nous avions déjà conscience de ce problème, toutefois l'entendre directement de la part de nos créateurs était indispensable. Nous étudions actuellement plusieurs pistes d'amélioration pour satisfaire à la fois les titulaires de droits d'auteur et les créateurs.

Enfin, je prends très au sérieux les témoignages de harcèlement sur la plate-forme. Bien que les critiques d'autres créateurs puissent être constructives, les menaces ou la divulgation d'informations personnelles (doxing) sont inacceptables. Notre règlement interdit déjà de tels comportements. Nous déploierons davantage de mesures pour empêcher ces dérives sur la plate-forme.

Afin d'aider un plus grand nombre de créateurs à trouver leur audience, nous avons organisé davantage de camps des créateurs NextUp, avec de récentes éditions à Jakarta et à Londres. YouTube bénéficie d'une dynamique exceptionnelle dans le monde entier, non seulement pour les créateurs, mais également pour les artistes.
Le lancement de YouTube Music en Argentine, en Inde et au Japon a permis à de nombreux artistes musicaux, déjà célèbres ou non, de toucher de nouvelles audiences. L'application de streaming gratuite et financée par les annonces est désormais disponible dans 43 pays, et ce n'est pas fini.

Nous sommes par ailleurs très préoccupés par l'article 13 (devenu l'article 17) de la directive sur les droits d'auteur récemment adoptée par l'Union européenne. Bien que nous défendions les droits des titulaires de droits d'auteur, YouTube ayant passé des accords avec presque toutes les sociétés de musique et tous les diffuseurs TV, nous trouvons inquiétantes les exigences imprécises de la nouvelle directive, dont la nécessité n'a pas été démontrée. Celle-ci pourrait limiter de façon très stricte ce que les créateurs YouTube sont autorisés à mettre en ligne. Une telle directive risque d'affecter les revenus générés par les médias traditionnels et les sociétés de musique, et pourrait être dévastatrice pour de nombreux créateurs européens qui ont fondé leur activité sur YouTube.

Bien que la directive ait été adoptée, il est encore temps d'influencer sa mise en œuvre finale afin d'éviter certaines conséquences désastreuses imprévues. Chaque État membre de l'UE dispose aujourd'hui d'un délai de deux ans pour adopter des lois nationales conformes aux nouvelles règles, ce qui signifie que la voix collective des créateurs peut encore faire la différence.

Nous devons continuer de nous faire entendre en faveur d'une créativité ouverte. Vous avez amorcé un mouvement qui a recueilli le plus grand nombre de signatures jamais récoltées pour une pétition change.org et encouragé les internautes à dépasser les frontières. Nous n'en sommes qu'au début de ce mouvement.

3. Améliorer la communication et l'engagement

À titre personnel et en tant que société, nous nous engageons à écouter vos commentaires et vos préoccupations. Comme l'année dernière, nous nous efforcerons de rencontrer des créateurs dans les espaces où ils souhaitent communiquer (sur les réseaux sociaux, en vidéo et en sessions individuelles). Je compte bien rencontrer un plus grand nombre de créateurs en 2019 et mettre l'accent sur les questions qui vous tiennent le plus à cœur. Dites-moi qui vous souhaiteriez que je rencontre : je suis ouverte aux suggestions !

J'espère que la plupart d'entre vous a essayé la version bêta de YouTube Studio, que nous avons conçue pour offrir aux créateurs encore plus de mises à jour et d'actualités. Elle présente un bulletin des problèmes connus sur le tableau de bord. Celui-ci indique les pannes, les bugs et autres soucis techniques du moment sur YouTube. Vous bénéficiez également d'une expérience Google Analytics améliorée grâce à de nouvelles métriques attendues depuis longtemps, comme les impressions, le taux de clics sur les miniatures et les spectateurs uniques. Nous avons également optimisé les fiches d'informations et les écrans de fin dans la nouvelle version de Studio ainsi que les comparaisons dans Analytics. Vos commentaires ont été précieux pour mettre en œuvre ces améliorations, et d'autres données en temps réel seront bientôt disponibles.

Par ailleurs, de nombreux créateurs se sont plaints que notre système d'avertissements pour non-respect du règlement de la communauté était incohérent et source de confusions. Nous avons donc mis à jour notre règlement pour rendre le système plus simple et transparent. Chaque créateur reçoit désormais un avertissement unique lui permettant de se familiariser avec nos règles avant de se voir appliquer des sanctions sur sa chaîne. Chaque avertissement, qu'il concerne des vidéos, des miniatures ou des liens, entraîne la même sanction. Outre l'ajout de nouvelles notifications mobiles et intégrées aux produits en cas d'avertissement, nos notifications par e-mail et sur l'interface pour ordinateur fourniront davantage d'informations sur les règles non respectées.

Comme vous tous, YouTube s'adapte continuellement afin de suivre le rythme d'un monde en mutation rapide. Une chose cependant ne changera pas : notre réussite passée, présente et future commence par nos créateurs. Vous êtes nombreux à travailler avec nous depuis nos débuts. Vous avez contribué à faire de YouTube la communauté dynamique qu'elle est devenue aujourd'hui. C'est pourquoi nous nous efforçons de soutenir vos activités en pleine croissance, à la fois en renforçant nos responsabilités sur la plate-forme, et en vous offrant plus d'occasions d'interagir avec vos fans et d'élargir votre audience.


Être créateur est à la fois gratifiant, grisant, stimulant et épuisant, mais vos efforts en valent la peine. Vous êtes à la pointe de la culture. Vos histoires aident les internautes du monde entier à interagir et à apprendre. N'hésitez pas à nous envoyer d'autres commentaires pour que nous puissions continuer à renforcer notre plate-forme pour vous.


Susan Wojcicki